mercredi, 08 mai 2024
Camille Claudel, Van Gogh
Entrer en hôpital psychiatrique c’est ne plus pouvoir faire un pas , c’est s’écrouler à chaque foulée tellement la dose chimique vous assassine. On vous présente un joyeux cocktail et si vous ne buvez pas ce breuvage comme un délicieux nectar, c’est alors le châtiment corporel.
Forcée et contrainte à l’acceptation, je me suis retrouvée piégée dans une dépendance cauchemardesque ou les horribles effets secondaires pullulent. S’émancipent tels des poisons ardents avec bouche pâteuse, impatiences terribles et carrément incontrôlables, tiques à perfusions, dents abîmées, vue altérée et cigarettes. Cigarettes comme compagnes de route et même si cela vous dégoûte, fumer vous aide à tenir le coup dans ce miasme où le terrible ennui vous happe.
Ne rien faire de ses journées, errer comme une âme en peine dans les couloirs, prendre un livre sans pouvoir en profiter tellement la concentration fait défaut. Le manque de sport vous tarabuste l’esprit et vous êtes comme un lion en cage qui bouge, bouge à n’en plus finir dans un tout petit espace. Le malaise de ce corps sans vie, inerte est permanent, lancinant, nauséabond. Vous n’en pouvez plus tellement l’envie d’être dehors, de contempler le ciel vous obsède.
Les murs blancs de votre chambre vous donnent de terribles hallucinations, les petites pilules soi-disant salvatrices vous rongent comme des vers de terre grouillants.
Vous n’êtes plus bonne qu’à être disséquée, qu’à être mangée toute crue, qu’à être enfermée dans un étau que les psychiatres et infirmiers dispensent à chaque minute.
Numéro 1,2,3,4,5. C’est ainsi que vous êtes fiché, pas question d’un traitement individualisé et adapté à chacun, tous subissent le même sort.
Les ateliers thérapeutiques existent mais dans un tel état d’abrutissement comment peuvent t-ils faire effet, ce n’est qu’une belle illusion de façade.
Certains arrivent à a peindre, à créer parait-il. Quel est leur secret pour résister à cette paralysie mentale et pour trouver l’inspiration? Van Gogh a peint et vraiment bien. J’aurais aimé ouvrir sa tombe pour qu’il m’explique sa technique, et qu’il me révèle comment il a fait pour dompter cette chimie.
Camille Claudel en revanche végétait toute la journée, et c’est vers elle que je me ,tourne. Je la plains d’avoir eu une telle mère , une mère qui n’a jamais voulu la récupérer, qui l’a laissée gâcher son magnifique talent. Pauvre Camille seule et désemparée dans cet univers de malheur.
Camille si tu m’entends, je voudrais te dire combien ma peine est grande quand je lis ta terrible histoire. Tes oeuvres sont magnifiques et rougeoient d’aisance sculpturale.
J’ai vécu vraiment l’enfer, et pourtant ce n’est rien par rapport à toi car j’ai pu recouvrer ma liberté et mon cher stylo, mon cher papier blanc.
Oh là là quand j’imagine ce que tu as vécu, j’en ai la chair de poule et les larmes de compassion ruissellent sur mon visage. J’aimerais en tant que journaliste pouvoir t’interviewer, et te permettre de raconter cette terrible souffrance que tu as du endurer.
Comme le spectre d’Hamlet j’aimerais que tu m’apparaisses et que tu me dictes l’affreuse solitude que tu as du ressentir, ton anéantissement moral. En imagination j’écris ta biographie, je te rends hommage à ma façon et voudrais que tout le monde sache et prenne conscience que tu as été torturée.
Cette nuit je sens ton esprit, ton âme qui me pénètrent et nous faisons l’amour pour mieux nous libérer ensemble de ce maudit endroit. Nous sommes complices pour l’éternité et si je ressuscite, je voudrais être placée à tes côtés pour mieux te consoler et te dire combien j’aime tes oeuvres et combien tu es talentueuse. Je t’aime de tout mon coeur et j’espère que tu es plus heureuse là-haut que tu ne l’as été ici bas. Que la mort t’a purgée et libérée de ce terrible traumatisme…
22:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
LOBOTOMIE
Comme le chantait Serge Reggiani
`pour sa liberté il a perdu des amis
Pour la mienne j’ai vécu l’enfer
Entraînée dans un tourbillon grégaire
J’ai perdu mon honneur
Réduite à néant dans le malheur
`je vivais comme une zombie
`sans pouvoir mettre mes habits
`Le pyjama était de rigueur
Dans un endroit sans coeur
Ou l’humanité est inconnue
Et où l’esclavage pue.
Les médicaments coulaient à flot
`mettant le cerveau dans un tombeau
`lynchant le corps et ses mouvements
L’empêchant de verser son sang
Tou était bloqué, la paralysie
Était là, anesthésiant la vie
`plus question de nature
Mais de la chimie bien mûre
Ah ces psychiatres qui se croient tou permis
Vous volant votre intelligence
`la réduisant en un horrible tamis
Sans trou pour bien anéantir les sens
Ah ce bel endroit qu’est l’hôpital psychiatrique
Avec sa charte à la con
Qui vous donne d’affreux tiques
Au lieu de vous conduire à la guérison
La camisole de force guette
Les rebelles en goguette
`pas question de dire un mot
Ou alors on vous transforme en robot
En robot bien dressé, bien stressé
Qui avance comme une momie
Traînant tout son maudit passé
Sans pouvoir allumer une bougie
La bougie de l’espoir, de la résurrection,
L’espoir de revivre, de s’en sortir
Pas question de cette solution
Tout ce qui est encore sain doit partir
Vous êtes malade, vous êtes condamné
Vous resterez toute votre vie ainsi
c’est la litanie depuis que vous êtes né
Dans cet endroit putride et ranci
L’état de légume est quotidien
Il est votre plus profond lien
Les psychiatres vous étouffent
Pour mieux dormir dans leur pouf
Les médicaments sont leurs précieux jouets
Ils en usent comme d’un fouet
Vous cautérisent, vous immobilisent
Au lieu de plutôt vous faire la bise
Le sadisme est roi, la souffrance plaît
À ces êtres dignes de la conduite de nazis
Qui vous donnent de purulentes plaies
Qui vous dégoûtent du zizi
Plus de sexualité, plus de libido
Les caresses n’ont plus lieu d’être
Les seins font littéralement dodo
Et plus question de parler d’urètre
Les sens sont inconnus là-bas
Ils font partie d’un autre monde
Et même si l’on regarde une mappemonde
Le pays dont on rêve n’est plus là
Et bien messieurs, mesdames
Les infirmiers, les affreux quidams
Je ne crois plus à vos sornettes
Et je vais maintenant faire des dînettes
Les médicaments sont partis de mon estomac
Et même si cela vous indispose
Je préfère m’adresser aux macs
Afin que mon corps revoit la vie en rose
Adieu, adieu terribles bourreaux
Je m’en vais maintenant vers le beau
Plus de dépendance à la chimie
Et retour à la vie et à ses amis
Adieu, adieu les faux anges de la vie…
Agnès Figueras-Lenattier
« Sans érotisme, pas de pensée ». Remy de Gourmont
21:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 mai 2024
Rendez-vous théâtral avec l'oeil éclairé 'Agnès
Come Bach
Dans ce joli théâtre du Lucernaire a lieu en ce moment un concert insolite autour de Jean-Sebastien Bach musicien allemand surnommé par le chef d’orchestre Fürtwangler « Le Homère de la musique ». Ce compositeur qui a à son actif plus de mille compositions est le sujet d’une nouvelle création artistique proposée par quatre musiciennes : Anne Baquet (voix), Claude Collet (piano), Amandine Devant (contrebasse), Anne Regnier ‘(hautbois et cor anglais, en alternance avec Ariane Baquet). Celles-ci s’inspirent avec humour, fantaisie et imagination de compositeurs (trices) comme Maxime Le Forestier, Léonard Bernstein, Saint-Saens, Marie-Paule Belle. Tour à tour avec la plus grande des libertés, elles font chanter leur instrument sans partitions et sans chaises. Cela donne un quatuor enchanteur, où les régles ont disparu laissant place à une improvisation variée et audacieuse qui nous enchante…
Agnès Figueras)-Lenattier
Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-Des-Champs
Métro : Vavin, Naotre-Dame-Des-Champs
22:53 Publié dans Flea Market Paris | Lien permanent | Commentaires (0)
Spectacle musique et danse flamenco au Mandapa
Lieu mythique et magique de la rue Wurtz dans le 13ème arrondissement parisien, le Mandapa offre des spectacles du monde avec danses, contes, théâtre, musique axés notamment sur la culture indienne mais pas que…
Ses fondateurs Roger Filipizzi et Milena Salvini pour le plan artistique l’ont fondé en 1975. On peut y découvrir le théâtre dansé Kathakali, l’art martial Kalarippayat, le théâtre sanscrit Kutiyattham.
Depuis 2018, se déroule un festival « Passeport pour tous » dédié à un pays. Pour 2023,2024 c’est l’Asie orientale qui est à l’honneur. Des ateliers sont également proposés ainsi qu’un enseignement sur les écoles de danse indienne.
Ce soir vendredi 3 mai va se dérouler à 20h30 un spectacle intitulé Evocacion un voyage initiatique, qui mêlera musique et danse et l'amour pour l'Espagne. Avec Sophia Sena pour le flamenco et Saida Zulfugarova au piano.
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14:54 | Lien permanent | Commentaires (0)